Louvre Exposition les belles heures du Duc de Berry (21/04/2012)

Ce mercredi nous avions rendez-vous dans la salle de La Chapelle au louvre, où est présentée l'exposition "les belles heures du Duc de Berry". Nous avons pu contempler 47 feuillets où écritures et enluminures se succèdent.

nous n'étions que deux pour ce rendez-vous. Le temps de contemplation fut long, aussi un seul dessin. Je l'ai réalisé, en sortant de la salle d'exposition régulièrement car mes yeux me brulait faute d'un éclairage suffisant. Le faible éclairage est justifié car il ne faut pas détériorer les documents.

Je me suis inspirée des fonds des enluminures pour dessiner les visiteurs sortant de l'exposition.

M.A. Louvre 18:04:12 - 3.jpgLouvre 18:04:12 - 1.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Article d'André Baldo 

 

Manuscrit des plus remarquables de Jean de France, frère du roi CharlesV et duc de Berryles  Belles Heures,connues sous l’appellation les BellesHeures du duc de Berry sont au cœur d’une exposition qui en présentera 47 feuillets, ou plutôt bi-folios.

Frères de Limbourg. Saint Louis devant Damiette,Belles Heures du duc de Berry. © New York, The Metropolitan museum of Art, The Cloisters Collection, 1954 (54.1.1), fol. 173.

 

L’événement est d’autant plus empreint de solennité, de respect, voire de recueillement, que, d’une part le livre appartient aux Cloisters, qui est le département médiéval du Metropolitan Museum of Art de New York, et que d’autre part ce sera l’occasion ultime de les admirer avant que les feuillets ne soient remontés dans leur reliure, échappant pour la plupart aux regards des simples mortels dont nous sommes. Monter cette exposition a pris 5 belles années.

 

Annonce aux bergers (Tierce), Belles Heures du duc de Berry (détail) © New York, The Metropolitan museum of Art, The Cloisters Collection, 1954 (54.1.1), fol. 52v.

Mais qu’est-ce qu’un livre d’heures ? C’est un recueil de textes de dévotion et d’offices à l’usage des laïcs, et l’ouvrage de piété le plus répandu et prisé de la fin du Moyen-âge. Leurs fonctions étaient susceptibles de devenir multiples : élever les âmes, soutenir lesesprits faibles, éduquer le peuple dans la crainte de dieu, permettre même l’apprentissage à la lecture aux femmes et aux enfants. Ils étaient souvent enrichis d’illustrations en rapport avec les différentes parties du texte, et la qualité de ce décor illustratif variait passablement puisqu’elle était fonction du rang social et des ressources de celui qui en avait passé commande.

Le livre des Belles Heures du duc de Berry dont des feuillets sont exposés jusqu’au 25 juin au Louvre est un livre d’heures clé et exceptionnel. Il fut enluminé, au tout début du XVe siècle, par les frères de Limbourg qui allièrent beauté des cycles peints, inventions dansles compositions et innovation dans la conception de l’espace comme dans la narration.

Comme les plus grands bibliophiles de son temps, Jean de Berry faisait preuve de goût pour ce type de manuscrits, et l’on nous dit aujourd’hui qu’il laissa à ces artistes pour lesquels il avait respect et amitié une liberté, inédite pour l’époque. Son nom est donc tout naturellement associé à une prestigieuse série de livres d’heures qu’il fit exécuter pour son usage entre le dernier quart du XIVe siècle, et sa mort, en 1416. Ceux qui sont parvenus jusqu’à nous comptent parmi les chefs-d’œuvre de l’enluminure française, voire européenne, du Moyen-âge finissant, mais plus que cela encore, ils peuvent être, à juste titre, considérés comme un des principaux creusets de l’art figuratif occidental, et un monument de la peinture française.

Réalisé entre 1405 et 1408-1409, le livre des Belles Heures est la seule commande du duc qui fut entièrement exécutée par les frères de Limbourg, contrairement aux fameuses Très Riches Heures. Selon les très rares spécialistes qui ont eu la chance de contempler et de consulter ces feuillets dans leur ensemble et continuité, ce qui n’est pas notre cas à nous,simples visiteurs, la marque du talent des frères de Limbourg est que ces feuillets se singularisent, disent-ils, et nous voulons bien les croire, par la cohérence de leurs enluminures, qui formeraient de vrais cycles narratifs.

Ces cycles peuvent être dédiés à des moments forts des Écritures, comme la Passion par exemple, mais ils illustrent également des textes qui ne se trouvent pas habituellement dans les livres d’heures à l’usage de Paris : vies de saints (embarras du choix, leur nombre était alors bien supérieur au nombre de jours dans l’année), Catherine, Paul (illustration), Bruno, Jérôme, comme même cycle dédié à la Grande Litanie.

Frères de Limbourg. La conversion à Rome de saint Paul, BellesHeures du duc de Berry (détail - Enluminure, 1410-16) Détrempe et feuille d’or sur parchemin - 239 x 168 mm © New York, The Metropolitan museum of Art, The Cloisters Collection, 1954. La conversion de Paul se passe ici à Rome, quand il assiste à cette scène atroce : un homme voulant résister aux propositions de luxure d’une femme légère, préfère se trancher la langue et la jeter au loin...

 

 

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