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Chaque jour un thème proposé, chacun développant à sa façon la proposition. Les explications seront illustrées de quelques dessins, pour voir tous les dessins je vous propose d'aller voir l'album Chavagnat

La forme entre les choses, le chardon, un même sujet sur des papiers colorés, le geste avec le crayon, avec le pinceau, deux espaces en un, la séparation entre deux contrastes.

Je commence par le chardon, le décrire, le situer dans son contexte, trouver un rythme, l'interpréter, dans tous les cas il faut commencer par observer avant de traduire ce que l'on voit.

Le geste avec le crayon, avec le pinceau.

Nous avons commencé par une détente des épaules, des bras, par une sensibilisation de la pression des doigts afin de mieux sentir la pression sur les matériaux et d'obtenir un geste plus souple. Puis nous avons travaillé la qualité du trait au crayon, au fusain,... .Commencer un trait dans l'espace ou sur le papier, arrêter le geste dans l'espace ou sur le papier, faire des rubans de valeur allant du plus clair au plus intense ou inversement. Utiliser la pointe du crayon ou l'aplat de la mine, utiliser la tranche du fusain, de la carré Conté, utiliser la largeur du fusain ...

De même au pinceau, utiliser la pointe, le ventre du pinceau, exercices du "talon pointe", l'aplat, pinceau sec, des troncs de bambou, ...

Geste rapide, sec, appuyé, effleurant...

Nous avons parlé de la différence à mes yeux entre le geste du dessin en Europe et celui de Chine. Nous avons une culture de la description d'un sujet, en Chine les artistes cherchent plus à rendre l'essence du sujet. Nous sommes souvent dans le concept, en peinture traditionnel chinoise tout en étant dans la symbolique d'un sujet il faut d'abord le ressentir pour traduire sa spécificité.

Mélanger les matériaux et en utilisant leurs caractéristiques propres, permet de traduire plus aisément notre ressenti. Souvent nous avons noté que lorsque nous sommes dans l’exercice nous sommes attentifs à la qualité du geste, dès que nous voulons dessiner un sujet nous l'oublions souvent.

Comment travailler le geste dans l'aplat, dans un paysage travailler dans le détail le premier plan et le lointain en aplat.

Deux espaces en un. Travailler deux espaces dans sa feuille et créer une unité de dessin.

Regarder le paysage large sous nos yeux et intégrer un miroir qui nous présente autre chose.

Dessiner le vaste paysage sous nos yeux en vue frontale et intégrer un élément de premier plan vue de dessus.

Jouer avec espace intérieur et espace extérieur, de nombreux artiste ont peint l'intérieur d'un appartement et le paysage vu par la fenêtre.

Jouer avec le paysage et les sons qui nous entourent comme les oiseaux, le vent, les voitures...

Intégrer la notion du temps en intégrant un souvenir...

L'espace entre les choses. Créer une forme aléatoire tel un espace de ciel entre le feuillage.

Regarder le paysage à travers l'espace de cette forme change-t-il ma perception du sujet, de l'espace qui l'entoure ?

Choisir une forme créée par des éléments de plans différents Est-ce juste la forme  qui m'interpelle ou son contenu ou, au contraire, les élément qui la constitue ? Au premier regard c'est la forme elle-même qui m'a plu. Puis j'ai aimé voir le taureau tout petit qui s'y caché avec l'arbre. Je n'ai pas réussi à les dessiner suffisamment petits à mes yeux.

Dessiner sur papier de couleur.

Vais-je changer mon dessin en fonction de la couleur du papier ? La couleur du papier est-elle le moteur du travail ou est-ce le sujet ? Vais je changer les couleurs de mes crayons en fonction du papier ? Le feuillage vert par exemple va-t-il resté du même vert quel que soit le papier ?

Il y a les couleurs que nous apprécions, celles qui nous laissent indifférents et celle que nous n'aimons pas.

La contrainte colorée m'a amené ailleurs. Je n'ai pas dessiné de la même façon sur papier blanc. Je n'ai pas pu dessiner en vert sur le papier rouge, j'ai particulièrement aimé le papier bleu, j'ai détesté la troisième couleur, du coup je l'ai presque totalement recouverte.

La ligne de limite entre deux contrastes.

Il y a les différents contrastes, contraste de couleur, clair/foncé, vif/terne, petit/grand, ombre/lumière, aplat/trait, ...

Le contraste est-il puissant, faible, le passage de l'un à l'autre est-il en rupture en fondu. Quel type de contraste va guider notre choix de sujet. Fera-ton le contraste le plus fort dans le sujet ou au contraire entre le sujet et le fond ? Il est surprenant de constater qu'une contrainte de regard peut amener un regard nouveau sur le paysage, ici les bandes blanches discontinues de la route.

Ombre / lumière, en grande surface, ombre / lumière en petite flaque

Plus figuratif, plus abstrait

Prendre le temps de relire son travail.

Dans le feu de l'action, il est difficile de prendre du recul par rapport à nos réalisations. Nous nous arrêtons souvent à j'aime, j'aime pas, ou ce n'est pas ce que je voulais. apprendre à recevoir son dessin plutôt que le juger, apprendre à voir ce qui a sur la feuille de papier comme si le dessin était celui de quelqu'un d'autre, qu'est-ce que notre réalisation dit poétiquement, ou graphiquement, ou quelle pensée inconsciente c'est inscrite sur la feuille ...

Je conseille souvent de regarder ses réalisations plus de trois mois après les avoir peintes ou dessinées, nous sommes moins impliqués, nous avons oublié les difficultés, les désirs souvent le pourquoi nous avions choisi ce sujet. Autre possibilités prendre des petites fenêtres pour regarder partiellement son œuvre. Ainsi on peut voir la qualité des contrastes, la qualité des couleurs, la qualité de l'écriture, ...

Petit bilan personnel

Chaque thème est inscrit dans le dessin

Deux espaces temps l'ancien et le nouveau, la force des contrastes clair / foncé, en rupture, Les espaces colorés dans le sujet, l'espace entre les choses, les multiples triangles, les gestes différents pour la finisse du trait des tiges et les aplats des feuilles

Toutes les photos dans l'album Chavagnat

Deux petits textes sur le chardon

Le chardon a dû se borner à pousser sur les bordures des champs, humble, mais carnavalesque, déguisé d'un chapeau dont les plumes font envie aux oiseaux. Des plumes en formes de petites étoiles filantes qui s'envolent et survolent les champs, lentement, pour finalement se poser quelques part et germer. Parce que ces petites étoiles sont des graines astucieuses, intelligentes, calculatrices qui assurent la pérennité du chardon. Alexandre A.

Dressés dans le champs les chardons rythment l'espace. Leurs petites boules claires rehaussées du brun des sépales se détachent du beige des gousses du colza. Le duvet étoilé, soyeux qui s'envole nous fait oublier le piquant des sépales durcies et des poils qui circulent le long de la tige. Le mauve des pétales fanés chante à côté du vert. L'ondulation des feuilles dynamiques me rappelle le temps où je dessinais les danseurs.     Le chardon fané m'a dévoilé sa force, il pique si je ne le prends pas avec précaution. Marie-Annick