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Hans Hartung : " Ce que j’aime, c’est agir sur la toile. Agir ? C’est gratter, déchirer, tacher, envahir la toile de couleurs, bref tout ce qui n’est pas « peindre. "

" En peinture, il faut que tout soit juste, les lignes-les courbes-les formes-les angles-les couleurs, pour former une image qui puisse durer (...) qui soit l'expression définitive d'un phénomène d'une émotion. "

" Des lignes, ténues comme une inquiétude lancinante, s’enroulent, s’emmêlent, se crispent en des nœuds serrés, se rencontrent en des angles aigus ou circulent en de souples cheminements " (Madeleine Rousseau, 1949)

Nous avons commencé la visite de l'exposition en étant attentif à la qualité du trait en cherchant les qualificatifs que nous pouvions attribuer aux traits des œuvres de H. Hartung.

Le trait est un langage en soi, voici quelques adjectifs, quelques sensations ressenties :

Délicatesse, liberté, aérien, fragilité, vibrant, fugace, lourd, puissance, plombant, fluide, plénitude, calme, fureur, Brossé, frotté, lancé, arrêté, jeté, posé délicatement, coulé, embrouillé, ...

En regardant les notes prises j'ai vu un lien entre le trait des peintures et dessins et le trait de l'écriture, comme il y a un lien entre l'utilisation de l'espace de la feuille quand nous prenons des notes et comment le peintre utilise l'espace de sa toile.

Par la suite nous avons regarder la matière utilisée par H. Hartung ainsi que les outils en particulier ceux qu'il crée lui même comme les "pinceaux multiples". La gestualité exige de la souplesse. Hartung a dû penser son métier, le penser vraiment, réfléchir à ses outils et les réinventer en permanence pour conduire une œuvre sans cesse changeante." Jacques Villeglé

Fusain, collage, encre,  peinture à l'huile diluée, peinture à l'huile en pâte, peinture acrylique diluée plus ou moins, peinture acrylique en pâte, peinture au pistolet...

Chaque outil, chaque matière permettra une expression, donnera une émotion propre que Hans Hartung approfondi au fil des années pour atteindre une maitrise incroyable.

Hans Hartung "Trouver la forme pour l'expression, c'est cela qui est tellement important "

Arrivés à l'atelier chacun a commencé à travailler le trait à la craie sur les tableaux verts, en utilisant les superpositions que l'on a beaucoup vu dans l'exposition, l'éponge qui permet de laisser des traces en créant une matière, en juxtaposant les traits il est possible de réaliser des formes sans contour. Du coup ces formes ont un caractère plus ouvert, plus dynamique.

Essai à la craie, à l'encre, au pastel, avec chiffon, avec éponge, jouer avec le résultat, superposition, coulure, diffusion dans l'humide, ...

Il est possible de travailler le trait avec un thème figuratif, essai sur le thème du poisson.

Voici les trois dernières réalisations vous pouvez voir le travail dans l'album MAM Hans Hartung

Il est intéressant de voir le lien entre le travail de volume et le travail de peinture de H. Hartung.

J'ai été surprise de voir le travail de céramique de H. Hartung ou l'on voit le travail du geste en particulier les appuis des outils dans la terre.

la céramique, "ça m'ouvre de nouvelles possibilités d'expression", "il faut absolument rester libre de ses actes et des positions qu'on prend, libre de ses jugements". Hans Hartung

Le travail de H. Hartung me fascine par la perception que l'on a de sa présence, de son implication, dans chaque geste.

Provenant du site : https://www.art-critique.com/

Les non-initiés cherchent à comprendre. Les initiés à interpréter. Tous se fourvoient. Hans Hartung est au-delà. On a parlé d’« abstraction lyrique » (Léon Dugand, 1947), pour la distinguer de l’abstraction géométrique à la Mondrian. Le public crut longtemps qu’il s’agissait d’une peinture de premier jet et d’élan intérieur. D’une improvisation. D’un cri sur la toile. On l’a, sans hésiter, associé à l’art informel et au tachisme dans lesquels les couleurs projetées coulent sur la toile,

Hartung n’a jamais signé de manifeste, a refusé d’appartenir à tout type d’ « école », a très tôt rejeté la thèse dadaïste de l’acte gratuit. Il n’adhère à aucun groupe. Solitaire et singulier, il travaille son trait, le réfléchit longuement. Pas de pulsion ni d’explosion chez lui. « Un cri n’est pas de l’art », note-t-il dans son Autobiographie (1976). Il contrôle au plus haut degré ses lignes. Il maîtrise ses émotions à un point d’élaboration insoupçonnée. Point de projection sur la toile qui ne soit entièrement canalisée. L’image est minutieusement construite. Il met son tableau en tension, une tension non pas jaillie de l’inconscient mais soumise au contrôle attentif de sa haute conscience picturale. «L’idéal, écrit-il, est d’obtenir cette tension permanente qu’on sent si bien sous l’archet de Casals». Pas de transe. Le trait est pensé à l’avance, longuement médité, patiemment mûri. La stylisation extrême est l’aboutissement de longues années d’expérimentation, de recherches techniques, entre autres par le renouvellement de ses outils et de ses matières.