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Je dessine actuellement le visage. J'ai toujours en mémoire le travail de Giacometti. Il me fascine, je ne suis pas sûre d'aimer ses peintures, par contre son travail de dessin m'interpelle, il y a des croquis, des études, des dessins plus aboutis. Je regrette de ne pas avoir connaissance des formats des dessins, car cela détermine notre réception des réalisations.

Les dessins de Giacometti me parlent de doutes, de questionnements, d'incertitude, de foisonnement, de densité, de présence, ...

J'ai choisi de m'inspirer de son travail, je n'arrive pas à mettre autant de trait que lui dans mes dessins, je ne sais pas ce qui m'en empêche. Je vais donc persévérer avec des matériaux différents. Pour cette séance, j'ai noté l'importance du départ et de l'arrêt de mon trait, l'usage de la pointe et de la longueur de la mine. Ce qui m'intéresse dans ce travail ce n'est pas de copier les dessins de Giacometti, c'est de prendre le temps d'observer, de pénétrer plus en profondeur dans l’œuvre de l'artiste, de me laisser envahir par ce qui s'en dégage, faire un voyage sans savoir où je vais atterrir. Je voudrais que vous puissiez faire ce voyage.

Prendre le temps de découvrir son sujet par le croquis, voir si le pot est important, peut-être  qu'il donne une notion d'espace,

L'étude pourrait rester telle quelle dans ce premier découpage, la coupe dans la diagonale donne un rythme bien particulier à la composition qui répond au rythme des couleurs/noir et blanc, au rythme des aplats et des traits. Choisir entre un espace tout autour de dessin ou couper la composition à la base du pot. Le fond noir crée un contraste fort avec le dessin, le fond brun qui n'est pas uni, donne une chaleur à la composition.

Utiliser les deux dessins pour un collage complexe, en voilà une bonne idée. Avec la force des rouges de la sanguine, le fond noir nous donne la possibilité de s'enfoncer à l'infini, par contre les nuances du dessin disparaissent mangées par cette profondeur, le fond blanc laisse la place aux nuances des couleurs, les rouges créent un cocon au dessin. Sur le fond brun, juste en camaïeu la force des blancs, froids, unis, mange les vibrations des bruns. Les verts sur le fond brun, réveille la composition.

Les anémones, Je suis impressionnée par les peintures d'Emil Nolde, par la force de ses couleurs, par l'audace de transcription de ce thème. Je vous les présente sans pour autant vous demander de faire la même chose, car c'est un travail qui ne peut venir que du fond de soi-même. Il est toujours possible de s'en inspirer pour avancer vers un chemin différent de notre zone de confort. Il y a les fleurs qui semblent sortir de terre, et celles qui sont dans un vase. J'ai l'impression de sentir non pas l'odeur des anémones car elles ne dégagent pas de parfum, mais l'émotion que j'ai quand l'observe ces fleurs.

Quand je vois cette première photo, les souvenirs reviennent à moi. Légèreté et force, puissance de la couleur et des contrastes, la danse des fleurs, Je vois aussi le contraste entre les fleurs et les ombres sur la table. Ma perception des fleurs n'est pas la même avec ou sans leur entourage. Il y a aussi la souplesse des fleurs et les droites qui les entourent.

Avec ou sans tiges. La présence des tige nous présente un groupe de fleurs ensemble, entre elles, le groupe de fleurs sans tige, chacune est là dans sa force, elles se répondent l'une l'autre, dans une conversation conviviale, un groupe devant un groupe en repli relier par une toute petite fleur. L'absence des tiges, donnent un poids différent aux fleurs. Pour moi, j'ai l'impression que les fleurs s'étirent vers la gauche pour attraper quelque chose hors cadre.

Toutes les photos dans l'album mars 2021