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Suite à l'envoi de reproduction de dessins et peintures de Piet Mondrian, j'ai décidé d'utiliser ces documents et ceux également du peintre Foujita.

Dessiner, peindre sur le motif me permet de prendre le temps de regarder le monde sans apriori, de m'en émerveiller, d'apprendre à le connaître. C'est bien sür développer mes connaissances de dessin, technique des matériaux, précision du regard. C'est aussi aller au plus profond de ce que je suis, de qui je suis, être présente à ce que je ressens, car cette perception m'amène à voir différemment le monde qui m'entoure.

Dessiner sur le motif permet de traduire ce que l'on ressent de la beauté du monde.

Dessiner sur le motif nourrit notre réflexion sur les différents chemins que l'on veut prendre dans notre travail d'artiste.

Connaissant le travail de Piet Mondrian, ces réalisations sur le thème des fleurs m'ont surprises. Il y a une très belle observation des chrysanthèmes, et en même temps nous pouvons voir une liberté d'expression, une liberté de geste, une grande connaissance des matériaux, tant le maniement du pinceau, le jeu des couleurs, les nuances, les valeurs. Je trouve que l'on voit bien sont choix de comprendre les mouvements des pétales, il y a une belle précision, le mouvement des feuilles contrastes avec une précision moindre, une écriture différente. L'utilisation des fonds colorés est variée et crée des ambiances fortes, douces, un peu sucrée...

Avec un fond puissant je trouve que l'on est plus près de la peinture que du dessin. Installer la fleur dans un vase permet de quitter la description de la fleur, du coup celle-ci est dans un contexte. Ce n'est plus juste une fleur venant de nulle part, n'allant nulle part.

Suite à une discussion autour du thème des renoncules et des anémones, j'ai retrouvé les bouquets de Foujita. Par contre, je n'ai que des peintures, travail abouti où les détails de composition sont aussi important que la réalisation des fleurs. Je ressens une forte poésie, parfois remplie de tristesse, de délicatesse, de joie champêtre,...

Avec juste une fleur, nous avons la possibilité d'exprimer tant de chose même au-delà de ce que nous pensons faire.  Avoir fait aussi simple, avec autant d'expression et de justesse, m'interpelle. 

Choisir les renoncules pour dessiner ce lundi matin, y trouver le rythme des traits, le rythme des surfaces, voir les masses de couleurs en contraste avec les vides et trouver le bon équilibre. Jouer avec les petites et grandes surfaces, jouer avec les lignes fines et épaisses, les lignes courbes ou droites. Tenir compte du monde qui entoure les fleurs ou préférer laisser de l’espace, de l'air, du vent autour d'elles. Souvent, c'est après coup que l'on voit ce que l'on a choisi. Nous dessinons à l'intuition, à l'habitude, ou simplement comme les choses viennent sans se poser de question, puis avec un temps de recul, nous prenons conscience de ce qui est.

J'ai continué sur le thème des zébrures dans la grande galerie de l'évolution. Je n'ai pas dessiné, j'ai pris des photos ce qui m'aide à réfléchir. Je suis toujours étonnée de réaliser que même en dessinant depuis plusieurs semaines, il y a des choses que je n'avais pas encore vues, en particulier la ligne correspondant à la colonne vertébrale. C'est en regardant le défilé des animaux du second étage que j'ai pu voir leur dos et ainsi voir le dessin de la ligne dorsale.  Il y a tant de petites nuances, de petites différences suivant l'animal et bien sûr suivant l'endroit où sont inscrites les zébrures. J'étais également surprise de voir toutes variations de mouvement des lignes, de voir comment elles s'adaptent à la morphologie de l'animal. Changer de point de vue nous permet d'élargir notre perception et donc nos connaissances.

Toutes les photos dans l'album mars 2022