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Quand nous voyons les meules de Renoir, aurions-nous vu la beauté de ces meules en circulant dans la campagne, avec la pensée de l'époque sur le travail paysan. Quand je regarde les peintures d'intérieur de Bonnard, je suis surprise de voir "l'insignifiance" des sujets, c'est juste une scène d'un quotidien que tout un chacun peut connaître. Je me demande comment des artistes comme Bonnard, Vuillard, et même Matisse avec ses poissons rouges, arrive à regarder leur quotidien comme une peinture.

Pour moi, utiliser des pistes de regards permet de dessiner dans tous les lieux où nous nous trouvons. Prendre le temps d'observer le lieu où nous nous sommes installés, en utilisant des critères graphiques, de composition... chercher celui qui s'adapte le mieux à ce que nous avons sous les yeux. Il faut aussi faire avec le matériel que l'on a à sa disposition et les techniques que l'on aime pratiquer. Il y a le rendu de la matière, les intensités de couleurs et de valeurs, les espaces vides, les différents contrastes (petit-grand, clair-foncé, lignes droites-lignes sinueuses ou courbes, lourd-léger,...), ....

Nous travaillons sur le thème des sinueuses. Cela a permis de voir le rythme des lignes de ces canisses qui protègent les plantes. Il y a les sinueuses réalisées par l'ombre portée des horizontales du support métallique. Il y a également le contraste des droites et des sinueuses, le contraste clair foncé, il y a la répétition des carrés qui en même temps ne sont pas toujours réguliers...

On voit que Do. a su trouver dans son espace de nombreux sujets possibles, et nous donne à percevoir l'ambiance du lieu, ceci autant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Il y a juste la porte de cette bâtisse de pierre et sa végétation. La similitude entre les formes géométriques des pierres, du revêtement du toit et du décor de la porte est un sujet en soi.  Deux versions, une tonique, pleine de vie, avec un léger bruissement en arrière-plan, l'autre douce, invitant à rentrer dans le bâtiment, le blanc en premier plan, nous donne un calme méditatif.

Les croquis-collages des scènes d'intérieur nous donnent un aperçu de l'ambiance de la maison qui invite au voyage. C'est bien la succession des croquis qui nous donne cela.

Il y a les dessins qui nous proposent un monde racontant une histoire . Il y a ceux qui vont utiliser ce qui nous est donné à voir pour traduire une vision du monde, ceux qui nous décrivent avec le plus de précision possible l'élément que l'on a choisi. On peut être étonné par un élément du paysage qui nous entoure et partager notre surprise... Le dessin nous permet tant de chose.

En voyant la première version du dessin de Cl. j'ai été frappée par l'ambiance, j'y voyais le décor de vie d'un mulot. Merci d'avoir exaucé mon rêve. C'est fascinant de voir qu'avec un papier et un crayon, il est possible de créer un monde aussi poétique racontant tant de choses. Toujours cherchant les sinueuses, j'ai fait un petit croquis rose sur la photo.

Délicatesse du sujet, rendue par la sélection des fleurs et des tiges.

En choisissant de dessiner ce que l'on aperçoit entre les branches, la figuration disparait partiellement pour nous présenter un monde un peu mystérieux.

Prolongation de l'observation de cette plante épiphyte avec sa délicatesse et ses matières différentes.

Travail sur le jeu des contrastes avec la lumière qui apparaît au lointain. On peut voir que le choix des couleurs nous donne des rendus très différents, où la profondeur est plus ou moins apparente. Parfois les lignes dominent, parfois ce sont les aplats.

Les couleurs ont leur propre langage. Le dessin en rose, sans le contraste de vert, semble trop sucré, presque à l’écœurement. C'est intéressant de voir ce rendu. Nous sommes habitués à chercher l'esthétisme dans nos dessins, nous souhaitons qu'ils nous plaisent. Il peut être intéressant d'obtenir des réalisations qui expriment des sensations, des sentiments négatifs.