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Avant de commencer à dessiner, j'ai eu besoin d'un petit échauffement du regard, d'une mise en condition sur la thématique proposée. Aussi, j'ai pris mon appareil photo pour mitrailler à tout-va. En voici un échantillon. Vous verrez plusieurs fois une photo doublée, avec sur le second exemplaire, des traces bleues pour signifier la forme "aléatoire" des traces vertes pour le sujet entre les choses et des traces orange pour un questionnement.

Il y avait un groupe d'enfant avec des gilets jaune, cela m'a permis de voir des formes entre les choses de façon nouvelle, cela m'a bien amusé. Cela a également aiguisé mon regard sur les structures métalliques portant les squelettes.

En prenant en photo ce squelette de singe, j'ai été frappée par la finesse et l'élégance de la structure métallique. En changeant l'angle de vue et le positionnement de l'appareil, j'ai pu voir deux sujets différents. Le premier m'apparait plus statique avec sa verticalité, par contre, j'aime la superposition. L'autre me semble plus dynamique, comme si l'on ressentait la marche de l'animal.

De nouveau un changement dans l'axe de l'appareil, comme souvent, j'ai une préférence pour la photo verticale. Cette fois-ci, j'ai été frappée par la similitude de forme entre les deux cranes, l'un en blanc, l'autre en noir.

Parfois, j'ai pris la photo pour ce que je découvrais à travers cette forme. Dans cette série de photos, ce sont les arbres qui apparaissent entre les ossatures.

De temps en temps, j'ai pris la photo pour la qualité de la forme "aléatoire". J'aime ces formes ouvertes qui se répondent l'une l'autre. Par contre ce que j'ai découvert à l'intérieur ne m'inspirait pas du tout. J'aurais choisi de dessiner ce point de vue, j'aurais laissé un vide, juste pour obtenir la forme de mon choix.

Il y a de nombreuses colonnes vertébrales horizontales dans la salle d'anatomie comparée. Je me suis amusée à travailler ce thème sur quelques photos. Sur cette première série, je me suis amusée à prendre les photos à une hauteur et une distance différente. Ainsi ai-je des jeux de lignes variés. Suivant l'angle de vue, la priorité est donnée à l'horizontale, à la tête du poisson ou aux différentes arêtes. Je trouve que souvent, nous ne prenons pas le temps de réellement choisir notre placement ( nous n'avons pas toujours le choix).

Le jeu des sinueuses m'a tellement plu, que j'en ai oublié les formes aléatoires. Un peu plus à droite, un peu plus à gauche et le sujet n'est plus le même.

Après la première prise de vue, je réalise la présence des obliques qui créent des parenthèses. Su coup, j'ai cherché où me placer pour avoir l'axe des obliques comme je le souhaitais. Sur la première photo, c'était la petitesse du squelette en arrière-plan qui m'a surprise, sur la seconde ce sont les pattes au milieu de la photo.

Sur cette série, c’était la petitesse des pattes de l’animal par rapport à sa colonne vertébrale qui m'a étonnée. Première photo verticale, l'horizontale me parait plus judicieuse. En me déplaçant, d'autres sujets sont apparus. Nous avons de nouveau un travail d'horizontalité qui m'intéresse.

Un peu plus à droite, un peu plus à gauche et les formes changent. Je reconnais que je préfère quand la forme dépend d'éléments provenant de plusieurs squelettes avec une perte de repaire entre ce qui est devant, ce qui est derrière. Pour moi, la forme qui apparait, n'est là que parce que moi, je la voie. Je suis très contente de cette première photo.

Après avoir pris les photos, je me suis installée pour dessiner. J'ai choisi la forme ouverte bleue. J'ai mis les cotes d'arrière-plan en réponse à la forme de la cote de premier plan.

Puis, j'ai choisi de griser l'espace entre les cotes pour souligner la forme obtenue. C'est là que j'ai pris conscience de la structure métallique que j'ai rajoutée. J'aime évoluer dans mon dessin au fur et à mesure de la pensée. Parfois, je préfère le dessin à son départ, d'autre fois, c'est le résultat final qui aura ma préférence. Ces séances de dessin sont pour moi l'occasion de faire des expériences, des recherches tant thématiques que plastiques. Ce n'est en rien un moment pour finaliser quelques choses, tout en sachant que je préfère avoir réalisé un dessin que je peux apprécier le sentant abouti. Mon travail personnel d'atelier étant éloigné de ces expériences, les séances du lundi matin sont plus là pour m'apprendre à regarder autour de moi avec un œil neuf à chaque fois. Je n'y arrive pas à tous les coups, tant s'en faut.

Toutes les photos dans l'album Paléo jan. 2024