Petite exposition au Louvre New Frontier IV. (15/03/2015)

C'est une petite exposition avec une dizaine de tableaux du XVIIème au XIXème siècle qui va continuer jusqu'au 27 avril 2015. 

J'ai aimé les tableaux, leur diversité,  j'ai aimé les cartels précisant le contexte où les tableaux ont été réalisés.  

 

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En lien avec les peintres américains, une peintre de Chardin.

 

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L’émergence de la nature morte américaine.
Genre peu valorisé selon les hiérarchies académiques européennes, la nature morte a connu des débuts assez confidentiels aux États Unis. Les peintres du Nouveau monde lui préfèrent le portrait ou le paysage, qui suscitent davantage l’intérêt des commanditaires, comme l’ont montré les précédentes expositions.

Raphaelle Peale "Maïs et melon".

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Au tout début du XIXe siècle, le développement de l’économie américaine permet l’émergence d’une nouvelle catégorie d’acheteurs, amateurs de représentations d’objets évoquant leur vie quotidienne et leur succès. Empruntant à l’Europe les codes traditionnels de la nature morte, il les adapte à son public pour partager sa vision de l’abondance américaine. Melon cantaloup, patate douce et maïs évoquent les grandes plantations, en particulier celle du premier propriétaire du tableau, le Dr Benjamin Lee, dans le Maryland.

Le naturalisme du milieu du siècle
Si la nature morte est d’abord accueillie avec hésitation, elle s’épanouit pleinement vers le milieu du siècle. Les sujets deviennent plus luxueux : aux fruits et légumes viennent s’ajouter fleurs et gibier, reflétant l’évolution des goûts liée à l’accroissement de la richesse et de la production industrielle.
Avec l’émergence de collectionneurs fortunés et curieux des natures mortes hollandaises du siècle d’or, des artistes comme Martin Johnson Heade (1819-1904) se font une spécialité de peintures particulièrement élaborées au symbolisme subtil.

Martin Johnson Heade. Nature morte aux fleurs de pommier dans une coquille de nautile.

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1870, huile sur toile Peintre itinérant de portraits, de paysages et de sujets marins, Martin Johnson Heade commence à s’intéresser aux natures mortes florales au début des années 1860. Ses premiers essais dans le genre, relativement simples, se réduisent à de petits arrangements de fleurs posés sur une table ou disposés dans des vases et autres contenants. Cependant, son intérêt pour la flore va se renforcer à la suite de deux voyages qu’il fait en Amérique du Sud [...]. Développant ses talents, il va devenir « un illustrateur précis et élégant de sujets d’histoire naturelle », peignant les délicates images de colibris, d’orchidées et de fleurs de la Passion.
Quand Heade peint "Still Life with Apple Blossoms in a Nautilus Shell",en 1870, ses compositions de table ont évolué en complexité et en raffinement : désormais, elles comportent tout un éventail de variétés  florales et une constellation de plus en plus riche d’objets naturels ou créés par l’homme [...]. Les fleurs de pommier parlent le langage des fleurs, faisant allusion à la « promesse d’une abondance de fruits délicieux » mais aussi à la tentation d’Ève [...].
Sa peinture réunit la beauté de la nature et la beauté matérielle des biens de ce monde. Les fleurs, bien qu’ayant des connotations symboliques et qu’étant placées au centre de la composition sur fond d’un mur recouvert d’un treillage, ne sont pas seules à être porteuses de significations. On remarquera aussi la coquille de nautile référence à Vénus, la fille de Neptune, le coffret à bijoux partiellement recouvert par un lourd rideau en velours, le chapelet en perles terminé par une croix qui retombe sur le bord de la coupe ornementée, l’éventail légèrement ouvert, orné d’un gland qui pend et occupe une position précaire près du bord arrondi de la table, et, enfin, le gant à festons, négligemment repoussé sur le côté. À une époque où la production est de plus en plus mécanisée et la consommation de plus en plus ostentatoire, ces objets luxueux occupent une grande place dans la signification codée du tableau et donnent à  son espace illusionniste une dimension très nettement féminine

 Nature morte fleurs de pommier dans un Nautilus, peint en 1870, est un habile pastiche de la peinture nordique ou des vases de fleurs d’Abraham Mignon, dont une œuvre est présentée dans l’exposition. La virtuosité des drapés, la délicatesse des fleurs évoquent un contexte de séduction qui inaugure sans doute un nouveau rapport au luxe et à la sociabilité dans la société américaine
 
Trompe - l’œil et symbole
La guerre de Sécession provoque une rupture. Les peintres de natures mortes, tel William Harnett (1848-1892), de nouveau focalisés sur des objets spécifiquement américains, se font une spécialité dans le trompe-l’œil aux résonnances volontiers symboliques parfois subversives. Véritable spécificité de la nature morte américaine de la seconde moitié du XIXe siècle, l’usage du trompe-l'œil fait écho à l’émergence d’un goût populaire pour les peintures dites de «bric-à-brac», les collections éclectiques et les objets exotiques. S’inscrivant dans la longue tradition de l’illusionnisme visuel, le trompe-l'œil est aussi une mise en cause des valeurs matérialistes de la société et de la corruption de la classe politique. Ainsi, Small Change de John Haberle met en exergue le rapport à l’argent dans l’Amérique au plus fort de son essor économique : désacralisée, la monnaie sert à maintenir un petit autoportrait qui semble placé là comme un défi aux autorités. Le spectateur est invité à être le complice de l’illusion, mais aussi, guidé par l’artiste, à en déchiffrer le code
 
Extrait du communiqué de presse de l'exposition New Frontier ,
Fastes et fragments.
Aux origines de la nature morte américaine

Le Louvre poursuit son exploration de l’histoire de la peinture aux États-Unis. Cette quatrième et dernière étape illustre l’essor progressif de la nature morte au cours du XIXe siècle.Alors que les peintres américains ont trouvé aisément des commanditaires pour les portraits ou les paysages, la nature morte a connu des débuts relativement confidentiels. Raphaelle Peale (1774-1825), le premier, s’illustre par une production austère et efficace où les produits cultivés en terre d’Amérique se trouvent mis en valeur, comme dans Maïs et cantaloup. À la génération suivante, avec l’émergence de collectionneurs fortunés et curieux des natures mortes hollandaises du siècle d’or,  des artistes comme Martin Johnson Heade (1819-1904) se font une spécialité de peintures particulièrement élaborées au symbolisme subtil.
 
La rupture de la guerre de Sécession provoque une faille et les peintres de natures mortes, tel William Harnett (1848-1892), de nouveau focalisés sur des objets spécifiquement américains, déploient leur inspiration dans le trompe-l’oeil aux résonnances volontiers symboliques, parfois subversives.
 
Commissaire(s) :
Guillaume Faroult, conservateur en chef au département des Peintures du musée du Louvre et Stephanie Mayer Heydt, conservateur de l’Art américain sous le parrainage de Margaret et Terry Stent, High Museum of Art, Atlanta.
Texte provenant du site du Louvre

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