Les blancs dans la peinture flamande, suite
Nous continuons notre réflexion sur le blanc. Le blanc, couleur ou valeur, est une question un peu réductrice. En avançant dans les dessins, j'ai pris conscience de la place du blanc dans les vêtements. Ma pensée s'est mise en marche sur le sujet.
Toutes les photos dans l'album Les Blancs dans la peinture flamande
J'ai choisi trois tableaux présentés l'un à côté de l'autre, représentant une jeune femme, chacune avec un col blanc. Les photos ne rendent pas vraiment l'importance des contrastes. Le premier tableau, le fond est sombre ainsi que le vêtement, le blanc, ressort d'autant qu'il est de grande surface. Sur le second tableau, les valeurs sont plus subtiles et le jeu des couleurs plus amples. Dans ces deux tableaux, pour moi, le blanc est couleur. Pour le tableau "La dentelière" de Vermeer, le blanc est plus valeur, en lien avec la couleur du fond. Bien sûr, ce n'est que mon interprétation. Dans ce dernier tableau, la circulation de la lumière est plus fluide.
Ce qui m'a interpellé, c'est l'utilisation des cols blancs. On peut voir qu'à cette époque (et au-delà) les cols, les manchettes et autres accessoires étaient amovibles pour être lavés plus souvent. Cela permettaient de se présenter au mieux face à la communauté, en particulier pour la bourgeoisie. Qui pouvez se permettre d'avoir des vêtements aussi éclatants de blancheur ? La peinture, pendant longtemps, a été un moyen de montrer son statut, et le peintre devait jouer la règle du jeu. Quand on voit des peintures représentant le peuple, les blancs ne sont pas aussi forts. Je suis heureuse d'avoir travaillé cette thématique, car elle m'a fait prendre conscience avec plus d’acuité de l'importance sociologique de la peinture, de son évolution aussi.
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