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lundi 11 janvier 2021

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Regarder son travail, pour le voir vraiment. Le regarder comme si ce n'était pas le nôtre. Prendre du recul, et voir si on continue dans la même direction, si l'on prend un simple virage, ou si l'on change radicalement de direction.

Pour cela voir quel matériel est le plus adapté, il faut donc prendre le temps de connaître son matériel. Un temps de recherche sera donc nécessaire.

Il y a tant de raison pour peindre, dessiner ; chacun à la sienne. Est-ce pour le plaisir du moment, est-ce un moyen de découvrir le monde en reportant ses observations sur le papier, un moyen de dire la beauté de ce qui nous entoure, un moyen d'exprimer notre vision du monde, un moyen de poser des questions sur notre monde. C'est donner vie à une feuille de papier, c'est créer du beau sur une feuille de papier.

Proposer des ateliers de dessin-peinture m'interpelle beaucoup. Une chose me frappe, c'est le désir de résultat lorsque l'on dessine. J'ai commencé à dessiner sérieusement lors de ma formation à l'école Martenot. Devant répondre à la demande, je ne me suis jamais demandée si j'aimais ou non ce que je faisais. Cela m'a donné une liberté incroyable, car le jeu de la découverte, de la connaissance des matériaux, était plus important que le résultat. Apprendre était l'enjeu principal. Apprendre autant les techniques, que la pédagogie proposée. Dans toutes les réalisations faites ces années là bien peu me conviennent. Je me souviens également d'une peinture sur le thème du portrait. Petit à petit concentrée sur ma peinture, j'ai quitté l'objectif demandé. J'ai dû reprendre en totalité ma peinture. J'ai fait l'exercice, je n'en aie jamais aimé le résultat. Trop scolaire il manquait de vie. Traduire le vivant est un sujet qui m'intéresse. Mon professeur était content par contre. Par la suite j'ai repris mon projet et là je me suis retrouvée dans mon travail, il ne correspondait pas à ce que l'on nous demandait il correspondait à ce que je suis.

Par la suite, un modèle vivant m'a proposé de découvrir le travail du nu en mouvement permanent. Nous étions plusieurs à la première séance, décontenancés devant ce corps qui se déplaçait dans l'espace de l'atelier. Un des peintres a choisi de dessiner en regardant le mouvement de la musculature, deux autres ont choisi de commencer leur dessin par le mouvement de la colonne vertébrale. Personnellement j'ai dessiné le trajet que laisse le mouvement du corps. Ce que cela nous a appris, c'est qu'il nous fallait oublier ce que nous savions du dessin classique, nous avons dû accepter les silences du trait, les erreurs de proportion et bien d'autres choses. Nous avons chacun choisi un réel différent devant ce sujet peu habituel à nos yeux. Cette découverte nous a passionnée au point de travailler cela pendant plusieurs mois. Voici un aperçu de mes dessins de cette époque : modèle vivant en mouvement

J'ai prolongé l'expérience en dessinant dans des studios de danse. La compagnie "Asphodèle Danse Envol" m'a accueilli pendant plusieurs années. Les danseurs travaillaient, la danse contact improvisation et la composition instantanée. À moi de choisir mon sujet, la vitesse, le mouvement l'espace, les corps qui se mêlent, le son, l'expression de la danse, .... Les danseurs improvisaient, j'ai choisi d'en faire autant. Être au plus près de mon ressenti, me permettait d'accepter de ne pouvoir maîtriser les évènements, de laisser la main décider si elle dessinait le mouvement, l'espace, le son ou autre. La vitesse des danseurs ne permettait pas de voir le corps avec suffisamment de détails pour pouvoir les dessiner. À la fin des temps de danse je proposais au danseurs de regarder les dessins. Plusieurs fois j'ai été surprise en les entendant me dire de mes "gribouillis", tel dessin correspond à ce moment tel autre à un autre moment, et à chaque fois c'était juste. Il retrouvait dans la trace de crayon, ou de pinceau, l'énergie qu'ils ressentaient dans l'instant. Ce travail sur ses dix ans furent un apprentissage extraordinaire. Tout était permis, je n'avais qu'à oser, à expérimenter et découvrir des possibles que je n'imaginais même pas. En voici un aperçu : mouvement avec les danseurs.

Au fil des ans, j'ai acquis une bonne connaissance de mes matériaux, j'ai acquis une sorte de vocabulaire de traits, de surfaces, et des règles de grammaire qui me permet de les utiliser à bon escient pour exprimer mon ressenti sans avoir à réfléchir. Entre présence à l'instant et connaissance des matériaux j'ai pu voyager dans des espaces inconnus auparavant. Cela m'a également permis de ne plus me poser la question du bon dessin. Depuis je ne cherche plus à réussir mes dessins, je cherche juste à être au plus près de moi-même, avec mes difficultés, mes peurs, mes questionnements sur le monde. En regardant les œuvres des maîtres, je m'approche de leur monde si différent du mien. Quand je dessine, je peins ou je brode, j'essaye d'exprimer le monde dans lequel je vis, avec mes questionnements mes ravissements, ou mes craintes parfois.

J'aimerais vous proposer de découvrir cette liberté face à vos dessins. Ne pas chercher à réussir, mais découvrir les nombreux possibles que nous offre les arts plastiques.

Nos apprentissages dans de nombreux domaines nous demandent de progresser, quel que soit le niveau déjà atteint. On peut avoir un bon niveau de dessin et pourtant être déçu de ses réalisations. Couramment il nous aie dit "avance, fait des progrès", et si changer de direction était la bonne solution. Changer nos habitudes de dessin est complexe, habituer à obtenir un résultat relativement satisfaisant, il est difficile d'aller dans des contrées que l'on ne connait pas, où l'on peut se perdre, aller dans un cul-de-sac.

J'aimerai aussi que vous appreniez à mettre des mots sur vos dessins, apprendre à les qualifier tel qu'ils sont et non en fonction de ce que vous aimeriez. Le désir que l’on a pour nos dessins fait qu'on les regarde avec un filtre qui nous empêche de les voir dans leur vérité. Moi-même pour cela j'utilise un stratagème pour prendre du recul. Je qualifie l'écriture, la composition, les couleurs de mes réalisations. Aucun mot n'est négatif dans cette expérience, dire qu'un trait est hésitant c'est simplement constaté qu'il est ainsi, ce n'est pas un "raté" de dessin. Parfois j'utilise l'écriture automatique, je laisse les mots venir sur le papier sans restriction, sans tabou, juste laisser venir les mots et voir ce qu'ils m’apprennent sur mon travail. Cette écriture peut nous amener bien loin, vers des souvenirs personnels, vers des histoires que nous avons lues, vers des histoires que nous avons envies d'écrire...

Parler d'écriture, de composition, : fluide, hachée, lourde, légère, brouillonne, enlevée, dansante, dormante, ouverte, fermée, remplie, silencieuse, bruyante, dynamique, tonique, questionnant, dérangeante, fouillée, floue, précise, ...

Parler de couleur, : contrastée, saturée, mélangée,

Parlée d'ambiance,  : quelle musique, quelle saison, quelle saveur, ...

Il y a aussi les similitudes, les contradictions, les rencontres, les juxtapositions,

Je suis sûre que vous pourriez trouver d'autres expressions, qui vous permettront de voir votre travail dans sa particularité, dans ses qualités, dans son caractère, dans sa vérité,

Quand je veux découvrir mon travail, je ne suis pas attentive à l'image, cela m'empêcherait d'avoir le recul nécessaire. Je cherche à voir ce que j'ai fait comme les autres personnes peuvent voir mon travail. C'est cela qui me permet d'avancer.

lundi 2021-01-11 Mu.  1 .jpgQu'est-ce que je vois en regardant ces plumes, une accumulation aléatoire, un contraste noir et blanc, un contraste ligne et surface, un contraste long et court. Il y a aussi le lien entre le blanc des plumes et le blanc du fond, le rythme en éventail des grandes plumes, rompu par les petites plumes blanches de duvet. On peut noter la légèreté, la fragilité des plumes, le rêve qu'elle procure, on peut vouloir aussi rendre l'origine de ces plumes à quel oiseau elles appartiennent. ... Choisir le thème par lequel démarrer son dessin et pour cela choisir le matériel qui facilitera le rendu du dessin. Peut-être combiner plusieurs matériaux

lundi 2021-01-11 Cl.  1 .jpgDe nouveau une accumulation d'objets, avec un autre thème "ce que l'on ramasse à la plage". Est-ce la description, le souvenir, le rêve qui donnera l'axe du dessin ? Le choix du fond dont les ondulations bleues rappellent le mouvement de l'eau, crée un lien avec les coquillages par le thème et également avec la similitude du mouvement de la coquille Saint Jacques. Comment trouver le lien entre tous ces coquillages. Trouver le bon rythme entre les coquillages et le vide. Travailler les contrastes de matières, brillance, matité, lisse, granuleux, petite et grande surface, trait fin et aplat, contraste clair foncé, contraste de couleur, poids légèreté, ... 

lundi 2021-01-04 A.  1 .jpgCes pommes sont craquantes, joviales, sucrées, elles vont procurer du plaisir quand elles seront mangées. Leur rondeur amène de la douceur. La force du rouge, la douceur du jaune, la brillance de la peau, le contraste entre la tige petite, dynamique, et la surface de la peau, le léger mouvement du drapé ... Le crayon permet la précision, le pastel rend la force de la couleur, ... 

lundi 2021-01-11 M.H.  1 .jpgForce de l'arbre, contraste entre la stabilité de l'arbre et le mouvement du vent, contraste entre le sombre de l'arbre et le clair du ciel, contraste entre la petite taille de l'arbre et l'immensité du paysage, contraste entre le tronc et le feuillage. Vie de l'arbre qui reprend contre toute probabilité, l'arbre qui est le lien entre le terre est le ciel tout comme l'homme dans certaines mythologies.

 

lundi 2021-01-11 Do.  9 .jpglundi 2021-01-11 Do.  10 .jpgLe chien meilleur ami de l'homme. Trouver son attitude, l'ambiance qui se dégage,

Le chien est emmitoufler entre les coussins noir, le sol bleu et ses coussin. Le noir crée un poids au dessus de l'animal, dans le premier dessin, le bleu dynamique contredit le sommeil qui se présente à nous. si la photo rend bien les couleurs, quand le bleu est atténué je ressent mieux le poids du chien et le blanc du chien ressort.

 

lundi 2021-01-11 Ma.  2 .jpglundi 2021-01-11 Ma.  8 .jpgPrendre l'intérieur de notre lieu de vie comme sujet. Est-ce le confort douillet de notre lieu de vie, est-ce en lien avec les peinture d'Edward Hopper et ce temps en suspend. Quand je regarde ces croquis je note des similitudes de sinueuses, entre le fauteuil, la commode, les branches des arbres. Il y a le contraste entre les lignes droites et les sinueuses. I l y a la frontalité dans le premier croquis et le le second nous propose une perspective ou le jeu des oblique est accentué par la couleur.

Toutes les photos dans l'album  lundi-11-janvier-2021

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