Lundi 12 juin
Nous continuons notre exploration de la disproportion. Ici la tige d'une orchidée qui n'en fini pas, avec ses toutes petites fleurs, ses feuilles horizontales.
Toutes les photos dans l'album juin 2023
Quand nous dessinons, nous ne sommes pas toujours bien installées. Aussi, faire un dessin abouti n'est pas toujours aisé. Réaliser des croquis rapides, donner à voir ce qui nous a surpris, touché, ou découvrir une plante encore jamais observée, peut-être un choix. Le croquis nous transmet peu d'information, juste un aperçu de notre ressenti dans l'instant. Le dessin sera d'avantage un ensemble de ressentis, en étant attentif à la composition pour que cela soit harmonieux. Nous sommes "formatés" depuis notre enfance à ne présenter que des réalisations abouties et non montrer une réflexion en cours sur un sujet nous intéressant.
Cl. s'est promenée dans le jardin botanique et nous propose un aperçu de cette déambulation avec une variété de sujet bien représentatif de l'atmosphère du lieu.
Ce que j'appelle dessin d'échauffement, A. a choisi de les appeler dessin "apéro". J'aime beaucoup, je garde l'expression. Ici des petits croquis rapides, directement au stylo, pas de gommage possible. Ça passe ou ça craque. Puis réalisation d'un dessin plus abouti.
Pour terminer un petit croquis d'essai technique, peut-on dessiner au crayon sur une surface de pastel sec. Résultat probant avec une surface au pastel sec rouge et un dessin au crayon graphite. Pour le crayon de couleur, il faut être attentif aux couleurs choisies, par exemple un crayon de couleur jaune sur une surface brune donnera un résultat décevant.
Dans ce second croquis, c'est le feutre noir qui nous donne la précision des formes de la végétation sur un fond coloré correspondant à l'emplacement de celle-ci.
Après avoir dessiné en couleur un détail de l'orchidée, Mo. a choisi de nous présenter la disproportion de la tige fine d'élevant sans fin vers le ciel avec ses minuscules fleurs et ses feuilles horizontales. Pour cela, elle a choisi la plume en encre sépia.
En regardant la partie haute de cet astragale, j'ai eu la sensation de pales d'hélicoptère qui allaient tournoyer pour s'envoler. Mu. a eu le même ressenti. Par contre, en regardant son dessin petite déception, le mouvement a perdu de son ampleur, de sa poésie. Il faut du temps et parfois de nombreux croquis pour que nos réalisations traduisent la force de notre ressenti, traduisent l'essence des choses. Quand après coup l'on regarde nos dessins, nous pouvons les voir tels qu'ils sont et non tels que nous les aurions voulus. Nous pouvons en voir, alors, leurs qualités. Ici, il y a de la légèreté, de l’équilibre, de la vie, et également de la description.
Traduire cette feuille lumineuse sur cette surface sombre. Une première étape sans la présence de l'eau, juste la feuille plate et le mouvement des racines, puis la présence de l'eau. Puis les reflets de la végétation et de l'architecture. Et surprise, un éclat lumineux avec le soleil qui tape sur le papier, cela change l'atmosphère.
Sur ce dessin, les tout-petits poissons qui passent tranquillement dans la petite portion d'eau sur la feuille.
Aujourd'hui, sur le thème de la disproportion, j'ai choisi de travailler la surface de papier. Mettre le moins possible de traces de dessin sur mon papier. Sur le second dessin, je voulais créer un fond neutre, gris pour que quelques points blancs apparaissent . Mes feutres ont créé un mouvement qui au finalement m'a bien plu.