exposition des félins - 1
Quand j'ai visité l'exposition, j'ai été frappée par l'atmosphère contrastée entre les murs sombres et les éclairages puissants ciblés, ceci tant sur les installations des animaux naturalisés que sur les sculptures. Cela m'a inspirée pour le thème de la séance.
Comment réagir aux fonds sombres.
Toutes les photos dans l'album Les félins
Après avoir dessiné pendant une bonne heure, j'ai été frappée par le fait que la force des contrastes annule plus ou moins le volume de ce que l'on regarde. Nous avons sous nos yeux des surfaces plates, sombres, claires, juxtaposées avec parfois des filets blancs dus au contre-jour.
Nous sommes habitués à reconnaître les choses en fonction de leur contour. C'est même une des façons de définir les choses qui sont autour de nous. Nous commençons donc par positionner sur notre feuille de papier une trace fine qui délimite la forme de notre sujet, et nous nous arrêtons là. Pouvons-nous poser des aplats qui nous donneront cette même définition ?
De là, vient, ensuite la question, quand nous dessinons, quelle est notre intention de départ ?
Décrire ce que nous avons sous les yeux comme une photo ?
Donner à voir ce que nous voyons et que peut-être les autres ne voient pas ?
Retrouver la première vision que nous avons eue, qui souvent disparait pour retrouver une image habituelle ? De temps en temps, nous voyons quelque chose d'étonnant, puis, l'habitude nous rattrape et c'est ce que nous savons que nous dessinons et non ce que nous avons vu.
Commencer par de petits croquis d'échauffement est une vraie aide. Cela peut-être un bon moyen de prendre le temps de regarder.
Nous avons l'habitude de porter un jugement très rapidement sur nos réalisations. Notre société nous impose un résultat rapide. Nous n'avons pas le temps de voir ce que nous avons réellement fait. Nous ne prenons pas le temps de regarder ce qu'il y a sur notre dessin, ce que nous avons mis sur notre papier. Nous mettons fréquemment la barre très haut. Description parfaite, ambiance générale et personnalisée, composition de qualité, qualité de l'écriture... et j'en oublie surement. Nous pourrions prendre le temps de réaliser ce qui est intéressant dans notre travail, avant de voir ce qui ne va pas.
Dans ce dessin, en ressent bien l'animal qui se repose. Le noir qui entoure la tête donne la sensation d'un cocon, où le tigre se repose. Même si les proportions ne sont pas justes, ce dessin nous propose quelque chose d'intéressant qui est peut-être différent de ce que l'on désirait.
Un même sujet et deux versions. Peut-être que les proportions sur l'un deux ne sont pas parfaites. Mais dans les deux cas, nous ressentons une atmosphère personnelle.
Plusieurs versions de cette installation incroyable. Il y a les mouvements des animaux, le lien entre eux, les ombres portées... Connaissant le thème de la séance, le choix du papier noir était une option, intéressante. Voir un dessin en blanc sur noir et un autre noir sur blanc, cela m'a interpellé. Ma réaction est-elle la même. Le mouvement est-il le même ? ...
La photo ne rend pas du tout mon ressenti face à ce lynx. Le dessin fut une surprise, dans le noir, je n'avais pas remarqué la vivacité des couleurs. Je croyais avoir du blanc et du noir. Je pensais avoir mis plus d'ombre sur l'animal, j'aurais voulu rendre avec intensité le jeu des ombres et lumière. J'aurais voulu également montrer que parfois la forme de l'animal disparaissait quand le noir du fond, quand les taches et le fond se mélangent. Après vous avoir dit ce que je n'ai pas fait, voici ce que j'aime, la sensation de vie dans ce dessin.
Toutes les photos dans l'album Les félins