la ménagerie, vue par Catherine
Une semaine de stage en été à la Ménagerie du jardin des Plantes, c’est un peu comme un safari lointain avec un ticket de métro ! La chaleur et les petites bêtes qui piquent en moins.
Comme à l’atelier, on y croque des modèles vivants. Mais ceux là ont des plumes, des poils, des crêtes, des cornes, des ailes, de longues pattes… Et s’ils prennent de temps en temps la pose, un peu cabotins, ils sont le plus souvent très remuants. Disparaissent sans crier gare. Il faut les attraper au vol… Et ça change tout. Pas facile de mémoriser l’anatomie peu familière des autruches, des flamants roses ou des petites chèvres pour continuer à dessiner quand ces animaux ont décidé de nous tourner le dos… On peut toujours se rabattre sur un de ses congénères mieux disposé à poser. C’est une expérience ! Il faut prendre le temps. Etre patient.Comme le chasseur de papillon. Même quand on a le crayon qui nous démange !
La rencontre avec les animaux fait partie du plaisir. Certains sont curieux et rappliquent aussitôt, le museau aux aguets, attendant les friandises… Ils comprennent vite que les pastels et autres couleurs ne se mangent pas et s’éloignent. On assiste aussi à des prises de bec, des scènes de ménage, des combats corne contre corne… Là, il y a concurrence déloyale avec l’objectif de l’appareil photo ! Difficile de restituer ces actions !
L’espace aussi change. Le regard n’est pas arrêté par les murs de l’atelier. Petit à petit il s’acclimate. Il fait l’inventaire de tout son champ de vision. Il découvre le grillage d’une clôture, des plumes, des feuilles sur le sol… Il y a le soleil, l’ombre, les nuages qui passent… Il y a le vent qui soulève la feuille, assèche l’aquarelle, les crayons qui tombent… Ca aussi, c’est une expérience.
Au début, on a envie de voir sur sa feuille l’animal prendre vie. On est sous le charme.
Il y a les couleurs, la matière, le mouvement, le bruit, les odeurs… Et puis on le regarde différemment cet animal, on découvre des lignes, des courbes, des signes que l’on essaie de restituer par des tracés, des matériaux, des mélanges pour essayer d’exprimer davantage une impression. Les autruches ont l’air affublées de vieux costumes de théâtre poussiéreux… Les cous des flamants roses assoupis s’enroulent sur leur dos comme des serpents… Les minuscules grenouilles bleues campées sur leurs pattes ont l’air de chars d’assaut… Mais ce n’est pas gagné !
Le corps humain ressemble parfois à un objet étrange très éloigné de l’image que l’on s’en fait.
Que dire de tous ces animaux rarement croisés dans le métro !
Catherine
Voici le lien pour voir les croquis mis en page par une autre des participantes
Suite des photos du stage dans l'album photos : stage à la ménagerie, adultes