Voici une belle découverte pour commencer mes vacances, l'exposition de Mary. Déjà le lieu, l'hopital de jour, service d'oncologie du C.H. Diaconesses - Croix St Simon qui a choisi d'exposer les oeuvres d'artistes depuis quatre ans afin de colorer, d'aérer les murs du service.
Mary intéressée par le comportement humain d'ici ou d'ailleurs croque sur son carnet journalier sur le vif la moindre lumière qui se déplace et se colore. Dans cette exposition nous voyons des scènes du métro parisien.
Croquis (de 5cm à une page A4) , pastels, fusains peintures et même une sculpture sont installés le long des couloirs et dans les chambres. Quelques photos sur l'album http://maj-couleur.hautetfort.com/album/exposition-de-mary/
Une exposition sur le métropolitain en hôpital de jour en oncologie pour ART ONCO, quelle drôle d'idée !
Quoi de plus banal pour des parisiens que le métro ? Et bien détrompez-vous :
C'est le théâtre où se jouent mille vies, mille histoire gaies ou tristes, c'est le reflet de notre société. A chaque heure du jour et de la nuit, tout se fait et se défait, aériennes ou souterraines, les lignes, telles une toile d'araignée quadrillent la capitale. Le temps s'écoule différemment. La violence, l'indifférence, côtoient l'amour ou l'amitié, quelle drôle d'ambiance !!!.
Mary s'y sent bien et le dessine depuis des années, attirée par cet univers parfois drôle, parfois hostile. elle a choisi ce lieu un peu étrange parfois inquiétant, pour sa diversité, son humanité, sa tolérance, dans un mouvement presque perpétuel. Elle y cherche inlassablement la beauté.
Comment fait-elle pour se dessiner ? Et bien elle s'installe à sa place statégiquecoté fenêtre. Elle croque sur ses carnets les personnages qui l'inspirent ou grès de ses rencontres, ou une rame entière. Elle dessine plusieurs sujets en parallèle ou fixe en sa mémoire les visages, les situations et les émotions, pour créer ses oeuvres dans son atelier de Montreuil. Elle ne dispose que d'une minute trente entre de stations, pour faire naître sous la pointe de son crayon le lou les sujets qui l'inspirent. ...
Extrait du texte du DR Cojean Zelek.
Précocement séduite par la beauté de la liberté et l'aventure de la peinture, j'avance dans mon métier, qui m'ouvre sur la société. C'est le comportement humain, ici et ailleurs, qui m'intéresse. A vif sur la moindre lumière qui se déplace et se colore. Je croque sur mon carnét journalier, et à l'atelier je compose.
" il ne s'agit pas de peindre la vie, il s'agit de rendre vivante la peinture" Bonnard. Elevées dans son odeur, la peinture m'a été transmise par mon grand-père. Je lui dois le goût du travail, la saveur de la beauté, la fabuleuse découvertes des anciens et enfin la folie des grands formats. Donc des tableau s'imposent, les uns aux autres. Les voyages, les transports en commun, les salles d'attentes, les musées, les rassemblements de gens me séduisent, m'inspirent et m'obligent à la composition. L'apprentissage du cadrage se fait non sans orage ! Les tempêtes puis les éclaircies se chevauchent sans cesse comme l'ombre et la lumière. Des passages nourrissants se forment. Ce perpétuel balancement cherche son équilibre sur la surface plane afin d'aérer et de colorer nos murs quotidiens.
A propos du métro... de l'heure de pointe en particulier. La rame trame une extravagante tolérance. Pas un mot dans la bousculade, pire des petits bruits sourds ou sournois, soupirs et suées, regards en biais, arcade en ballade, pupilles en vrilles. Collés, chauffés chargés, concentrés, secoués, sérréz, entassés, ratatinés, piétinés : - "attention à la fermeture automatique des portes". Plus personnes ne bouge. Temps morts. on respire encore. C'est parti : une minute trente ou peut-être deux, le temps de faire cavaler le crayon bien aiguisé sur le carnet. Dans cette cavalcade mille informations au mètre cube : le cinq sens et les cinq continents font bonne route : kéfié, camisole, calottes, casquettes, scarifications, tatouages, percings, foulards, ficelles, fichus, des mains en ballade, des oreilles pleines d'écouteurs et des voyageurs pleins d'odeurs . C'est vrai, ça dure pas longtemps ! Ça va, ça vient, ça monte, ça descend, ça surprend, ça prend et sa suspend dedans. Ça pousse, se cale, se décale, s'installe, se dégrouille, se dégourdit, bourlingue et finit par se ré-emboiter. Néons de vert véronèse de sulfure de cadmium jaune, le tout avec du blanc mélangé. Poursuite d'éclairage zénitale, tout se javellise des plafonds aux tréfonds des trépassants. Le blafard des néons farde en cafardant. C'est grisant. La lumière comme la guillotine tombe en claquant de plein fouet. Comme chaque arcade, chaque oreille, chaque pommette, chaque nez, chaque menton s'enflamme pour de bon. Un fouillis de couleurs barioléés en vadrouille. Festive est la lumière éphémère ! Ça dure pas longtemps, le temps d'un trajet pour le quai d'après.
Mary Baird Smith.
Pour voir l'exposition jusqu'au 15 septembre.
C.H. Diaconesses - Croix St Simon. 18 rue du Sergent Bauchat 75012
après le passage du portail, sur la guache l'hôpital de jour, bâtiment La Tourelle service d'oncologie 3ème étage (me semble t-il).
De 16h30 à 18h. il vaut mieux téléphoner auparavant au secrétariat 01.44.74.11.51.
Il est possible de voir le travail de Mary dans son atelier à Montreuil voici son téléphone 06.19.67.63.55.
sur son site : http://www.marybairdsmith.fr/
Contact : marybairdsmith@gmail.com